Les cafards sont parmi les nuisibles les plus redoutés dans les habitations. Leur simple présence peut provoquer un sentiment de dégoût et de malaise, mais au-delà de l’aspect psychologique, se pose une question cruciale : peut-on réellement tomber malade en dormant dans une pièce infestée de cafards ? La réponse est oui. Dormir dans un environnement contaminé par ces insectes n’est pas sans danger. Ils représentent une menace sanitaire bien réelle, en particulier lorsqu’ils prolifèrent dans les chambres à coucher.
Dans cet article, nous allons explorer les différents risques pour la santé, les mécanismes de contamination, les symptômes à surveiller et les solutions pour se protéger efficacement.
Les cafards : de simples insectes ou un réel danger sanitaire ?
Les cafards, également appelés blattes, sont des insectes nocturnes, omnivores, qui recherchent la chaleur, l’humidité et les restes de nourriture. Lorsqu’ils envahissent un logement, ils ne se limitent pas à la cuisine ou à la salle de bain : ils peuvent aussi coloniser les chambres, les penderies, et même les matelas.
Leur passage laisse derrière eux une quantité impressionnante de germes, d’excréments, de peaux mortes et de salive, qui peuvent provoquer des réactions allergiques ou transmettre des agents pathogènes.
Quels types de maladies peuvent être transmises par les cafards ?
Les cafards sont connus pour leur rôle de vecteurs mécaniques de maladies. En se déplaçant sur les surfaces, en contaminant les aliments ou la literie, ils peuvent disséminer un grand nombre de micro-organismes pathogènes.
1. Les infections bactériennes
Les cafards transportent sur leur corps des bactéries dangereuses comme :
- Salmonella spp. : responsable de la salmonellose, une intoxication alimentaire provoquant diarrhées, fièvre, crampes abdominales
- Escherichia coli : cette bactérie peut causer des troubles gastro-intestinaux graves, notamment chez les enfants et les personnes âgées
- Staphylococcus aureus et Streptococcus : impliqués dans des infections cutanées, respiratoires ou urinaires
Ces germes se retrouvent sur les draps, oreillers, matelas et même sur la peau des dormeurs, particulièrement si l’hygiène est déficiente.
2. Les maladies parasitaires
Les cafards peuvent également être des hôtes intermédiaires pour certains parasites. Ils peuvent ingérer des œufs de vers intestinaux (comme les oxyures ou les ascaris), puis les redéposer dans l’environnement, augmentant les risques d’infestation pour les humains.
3. Les allergies et l’asthme
C’est l’un des risques les plus documentés. Les protéines contenues dans la salive, les déjections et les exuvies (mues) des cafards sont de puissants allergènes. Leur présence dans une chambre augmente considérablement le risque de :
- Crises d’asthme nocturnes, surtout chez les enfants
- Conjonctivites, rhinite allergique, toux sèche
- Éruptions cutanées, eczéma atopique
Des études ont montré que les enfants vivant dans des logements infestés ont plus de chances de développer de l’asthme que ceux vivant dans des environnements sains.
Dormir dans une pièce infestée : quels sont les symptômes à surveiller ?
Les personnes qui dorment régulièrement dans une pièce infestée de cafards peuvent présenter plusieurs symptômes, parfois sans en comprendre l’origine :
- Fatigue chronique, due à un sommeil perturbé par l’agitation, les démangeaisons ou les crises respiratoires
- Problèmes digestifs répétés, en lien avec la contamination des aliments ou de la vaisselle
- Irritations cutanées ou piqûres inexpliquées (même si les cafards ne piquent pas, ils peuvent provoquer des lésions en marchant sur la peau ou en y déposant des substances allergènes)
- Congestion nasale, yeux rouges, éternuements, surtout au réveil
- Toux sèche ou respiration sifflante nocturne
Il est essentiel de faire le lien entre ces symptômes et une éventuelle infestation de cafards pour ne pas laisser la situation empirer.
Quels sont les facteurs aggravants dans une chambre à coucher ?
Certaines conditions rendent les chambres particulièrement propices à l’installation des cafards :
- Présence de nourriture ou de boissons, même en petite quantité (restes de goûter, miettes sous le lit, tasses oubliées)
- L’humidité (vapeur d’une salle de bain attenante, fuites non réparées)
- Le désordre, qui offre de nombreuses cachettes
- Le manque de nettoyage régulier, notamment sous les lits et derrière les meubles
Dormir dans une chambre dans laquelle ces conditions sont réunies accroît les risques sanitaires.
Les cafards peuvent-ils aussi nuire à la santé mentale ?
Au-delà des risques physiques, il est important de parler de l’impact psychologique que peut avoir une infestation. Dormir dans une pièce où l’on sait que des cafards circulent peut provoquer :
- Des troubles du sommeil (insomnie, cauchemars)
- Un sentiment de honte ou d’isolement
- Une anxiété permanente, voire un début de phobie
Ces effets, bien que moins visibles que les pathologies physiques, ne doivent pas être négligés. Le stress chronique peut affaiblir le système immunitaire, rendant l’organisme encore plus vulnérable aux maladies.
Pourquoi les cafards viennent-ils dans les chambres ?
On associe souvent les cafards aux cuisines, mais ils peuvent coloniser n’importe quelle pièce dès lors qu’ils y trouvent des conditions favorables :
- Les chambres sont calmes et sombres la nuit, ce qui leur permet de se déplacer sans être dérangés
- Si des matériaux organiques sont présents (papiers, livres, cartons), ils peuvent s’en nourrir
- Ils trouvent refuge dans les plinthes, derrière les prises électriques, à l’intérieur des matelas ou sommiers si ceux-ci sont usagés ou déchirés
Une chambre en apparence propre peut tout à fait abriter une colonie de cafards.
Comment savoir si votre chambre est infestée de cafards ?
Certains signes ne trompent pas :
- Petites taches noires (excréments) sur les draps, les murs ou les meubles
- Odeur nauséabonde et persistante, souvent décrite comme rance ou grasse
- Taches brunes ou coquilles vides (résidus de mue)
- Bruits légers la nuit, ressemblant à des frottements
- Et bien sûr, présence visible d’insectes en pleine nuit ou même en journée si l’infestation est avancée
Quelles mesures prendre pour dormir en sécurité ?
Face à une infestation, il ne faut pas attendre. Voici les étapes clés pour reprendre le contrôle de votre chambre :
1. Éliminer la source du problème
- Ne laissez aucune nourriture ou boisson traîner
- Nettoyez systématiquement sous le lit, derrière les meubles
- Réparez toute fuite d’eau ou infiltration
2. Utiliser des pièges et produits adaptés
- Les pièges à phéromones permettent de localiser les foyers
- Les gels insecticides placés dans les recoins peuvent éradiquer les colonies
- Les poudres naturelles comme la terre de diatomée sont utiles si vous cherchez une solution non toxique
3. Faire appel à un professionnel
En cas d’infestation sévère, une désinsectisation professionnelle est indispensable. Un spécialiste identifiera les nids, utilisera des produits adaptés et pourra traiter l’ensemble du logement.
4. Décontaminer literie et textiles
- Passez vos draps et housses à haute température
- Passez l’aspirateur sur les matelas, sommiers, rideaux
- Envisagez de remplacer un matelas fortement contaminé