Une mesure de prévention inédite a été prise au lycée Marguerite-de-Valois, à Angoulême, après la détection de plusieurs cas de gale parmi les élèves logés à l’internat. Le 26/03/2025, environ 80 internes ont été invités à quitter temporairement l’établissement afin de limiter tout risque de propagation. Cette décision, bien que sans caractère d’urgence sanitaire grave, s’inscrit dans une stratégie de prudence recommandée par l’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine.
D’après les premières informations, trois élèves ont été formellement diagnostiqués comme porteurs de la gale. D’autres cas sont en cours d’analyse médicale et pourraient être confirmés dans les prochains jours, portant potentiellement le total à sept. En réponse à cette situation, la direction du lycée a mis en œuvre un protocole strict et rapide pour circonscrire tout développement du foyer infectieux.
Une parasitose cutanée hautement transmissible
La gale est une affection dermatologique provoquée par un acarien microscopique appelé sarcopte. Ce parasite creuse des sillons dans la peau pour y pondre ses œufs, entraînant des démangeaisons intenses, souvent nocturnes, ainsi que des éruptions cutanées. La transmission se fait principalement par contact cutané prolongé, mais elle peut également survenir par l’intermédiaire de linge ou de literie contaminés.
Contrairement aux idées reçues, la gale n’est pas nécessairement liée à une mauvaise hygiène. Elle peut toucher tous les milieux sociaux et se propage très facilement en collectivité, notamment dans les internats, les maisons de retraite ou les établissements hospitaliers. C’est ce qui explique la vigilance extrême des autorités dès l’apparition de cas groupés dans un cadre scolaire.
Des mesures sanitaires mises en place sans délai
Face à la situation, le personnel infirmier du lycée a immédiatement pris en charge les élèves touchés. Ces derniers ont été isolés, traités et suivis médicalement, tandis que leurs proches étaient avertis de manière individuelle. Afin de limiter toute contamination supplémentaire, un étage complet des dortoirs a été fermé jusqu’à nouvel ordre.
Durant cette fermeture temporaire, l’ensemble de la zone sera désinfecté selon les recommandations précises de l’agence régionale de santé. Les produits acaricides homologués seront utilisés pour éliminer toute trace du parasite, que ce soit sur les surfaces, les matelas, les rideaux ou les équipements textiles. L’objectif est de garantir un retour sécurisé des élèves dès le début de la semaine suivante.
Une première alerte de ce type dans l’établissement
La direction du lycée Marguerite-de-Valois indique qu’il s’agit de la première situation de ce type recensée au sein de l’internat. Toutefois, un épisode de punaises de lit avait déjà nécessité une intervention de grande ampleur l’année précédente. Les responsables de l’établissement souhaitent ainsi maintenir une ligne de conduite claire : agir immédiatement pour éviter toute amplification du problème.
Pour les élèves concernés, cette évacuation préventive n’entraîne pas l’interruption des cours. Des solutions sont mises en place pour assurer le suivi pédagogique à distance pendant les quelques jours d’absence. L’administration reste en contact permanent avec les familles pour les tenir informées de l’évolution de la situation.
Comprendre et traiter la gale : un enjeu collectif
Le traitement de la gale repose généralement sur l’application de crèmes ou lotions à base de perméthrine, ainsi que sur des mesures d’hygiène rigoureuses. Les vêtements, draps, serviettes et peluches doivent être lavés à 60°C, ou bien enfermés dans un sac plastique pendant au moins 72 heures afin d’éliminer les parasites.
Tous les proches des personnes contaminées doivent également être traités, même en l’absence de symptômes. Cette approche collective est la seule manière efficace d’interrompre la chaîne de transmission. En milieu scolaire, cela implique un effort coordonné entre les familles, les équipes pédagogiques et les autorités sanitaires.
Une vigilance maintenue jusqu’à la reprise
En attendant la réouverture de l’étage concerné, des opérations de vérification et de dépistage se poursuivent auprès d’élèves et de personnels susceptibles d’avoir été exposés. Si de nouveaux cas étaient identifiés, des mesures supplémentaires pourraient être envisagées, toujours dans le but de protéger la santé de tous.
La situation semble pour l’instant contenue, et l’établissement espère un retour à la normale d’ici quelques jours. Ce nouvel épisode rappelle à quel point certaines maladies infectieuses, parfois jugées anciennes ou bénignes, restent d’actualité et nécessitent une réaction rapide dès les premiers signes.
Source : Charente Libre
