Dijon : Infestations de cafards dans les logements sociaux, les locataires à bout, le bailleur sous pression

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Depuis plus de deux ans, plusieurs immeubles situés à Dijon, dans le département de la Côte-d’Or, sont confrontés à une prolifération massive de cafards. Malgré de nombreuses interventions de désinsectisation, les nuisibles continuent de hanter le quotidien de dizaines de familles. Alors que les habitants expriment leur colère et leur désarroi, le bailleur social, Grand Dijon Habitat, se défend en accusant certains résidents de ne pas suivre les protocoles de traitement. Une situation tendue qui met en lumière les difficultés de gestion des infestations dans le parc social.

Une cohabitation invivable avec les cafards

Dans les logements concernés, les cafards sont devenus une présence quotidienne, et parfois nocturne. Sur les murs, dans les placards, au fond des tiroirs ou entre les draps, ces insectes envahissants s’infiltrent partout. Une mère de famille, locataire depuis sept ans, raconte : “Il m’arrive de me réveiller la nuit parce que je sens quelque chose ramper sur moi. Mon bébé de 10 mois dort avec moi parce que j’ai peur qu’il en avale un.”

Le calvaire ne se limite pas à une gêne visuelle. Les cafards laissent des excréments, dégagent une odeur nauséabonde, et peuvent même provoquer des allergies ou aggraver des troubles respiratoires chez les plus fragiles. Plusieurs locataires affirment avoir développé des problèmes de santé depuis le début de l’infestation, notamment des crises d’asthme et des éruptions cutanées.

Des interventions sans effet durable

Selon les habitants, les sociétés de désinsectisation mandatées par Grand Dijon Habitat sont intervenues à plusieurs reprises. Pourtant, l’invasion persiste. “Ils viennent, ils posent des pièges ou des gels, puis ils repartent. Et deux semaines plus tard, il y en a encore plus”, déplore un habitant de la rue Jean-Jaurès. Certains affirment que les produits utilisés sont inefficaces ou mal appliqués, et qu’aucun traitement global n’a été véritablement engagé.

De leur côté, les résidents dénoncent un manque de communication et d’accompagnement. “On nous dit de vider les placards, de tout nettoyer, mais avec trois enfants et un boulot à mi-temps, ce n’est pas si simple”, explique une mère célibataire. Le sentiment d’abandon est largement partagé.

Le bailleur social se défend et accuse certains locataires

Grand Dijon Habitat reconnaît l’existence du problème, mais souligne la complexité des opérations. Dans un communiqué, l’organisme explique que “certains locataires refusent l’accès aux logements, n’appliquent pas les consignes données ou interrompent le protocole de traitement avant son terme”. Selon eux, une désinsectisation efficace ne peut se faire que si tous les appartements sont traités simultanément et dans leur intégralité.

Le bailleur rappelle également que les cafards se propagent rapidement dans les immeubles anciens, en particulier lorsque l’entretien quotidien des logements laisse à désirer. Une position qui heurte certains habitants, qui y voient une manière de rejeter la faute sur des familles déjà en souffrance.

Des conséquences sanitaires sérieuses

Au-delà de la gêne, la présence persistante de cafards constitue un véritable risque pour la santé publique. Ces insectes sont porteurs de bactéries, de champignons et de virus. Ils contaminent les surfaces alimentaires, les ustensiles de cuisine et même les vêtements. Selon plusieurs études, ils peuvent transmettre des agents pathogènes responsables de salmonellose, de gastro-entérites et d’infections urinaires.

Les excréments, les débris de peau et les sécrétions des cafards sont également des allergènes puissants. Chez les enfants, cela peut provoquer des crises d’asthme, des conjonctivites ou des démangeaisons persistantes. Les personnes âgées ou immunodéprimées sont aussi particulièrement vulnérables.

Par ailleurs, vivre dans un logement infesté peut avoir des effets psychologiques non négligeables. Stress chronique, troubles du sommeil, anxiété, voire dépression peuvent apparaître après plusieurs mois de cohabitation forcée avec ces nuisibles.

Des locataires à bout, certains prêts à porter plainte

Dans le quartier de Longvic, plusieurs résidents envisagent désormais des recours juridiques. “On paie notre loyer, on respecte nos obligations, mais on vit dans l’insalubrité. Ce n’est plus possible”, lance un père de famille. Un collectif d’habitants s’est constitué pour dénoncer publiquement la situation, documentant l’ampleur de l’infestation à travers des vidéos et des photos partagées sur les réseaux sociaux.

Certains songent à porter plainte contre le bailleur pour manquement à son obligation de délivrer un logement décent. D’autres, plus résignés, cherchent à déménager. “J’ai commencé à regarder pour partir. Tant pis si je dois changer de ville. Je ne veux plus vivre dans ces conditions”, confie une jeune femme enceinte de huit mois.

Vers une solution globale ?

La situation à Dijon illustre un problème plus large qui touche de nombreuses villes françaises : la difficulté à éradiquer les infestations de nuisibles dans le logement social. Faute de coordination entre les différents acteurs – locataires, bailleurs, services d’hygiène et entreprises spécialisées – les traitements sont souvent inefficaces à long terme.

Une solution durable passerait par une campagne de désinsectisation globale, menée simultanément dans l’ensemble des logements concernés, accompagnée d’un soutien logistique pour les familles (stockage, relogement temporaire, aide au nettoyage). Mais cela nécessite des moyens financiers et humains conséquents, que peu de bailleurs semblent prêts à mobiliser.

À Dijon, l’alerte lancée par les locataires met en lumière une détresse silencieuse trop souvent ignorée. Tant que des mesures fermes et coordonnées ne seront pas mises en œuvre, les cafards continueront de proliférer, et les habitants de subir.

Source : France bleu

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